Par un beau jour d'octobre 1949, Helene Hanff s'adresse depuis New York à la librairie Marks & Co, sise au 84 Charing Cross Road à Londres. Passionnée, maniaque, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame à Frank Doel les livres introuvables qui assouviront son insatiable soif de découvertes...
Il parait que pour certains, c’est un livre culte.
Bon ! Cette petite phrase vous indique déjà que je n’en fait pas parti. Trop béotien, trop inculte pour ce petit roman épistolaire qui nous balance à la figure les noms d’un tas d’auteurs, de peintres ou de caricaturistes dont je n’ai jamais entendu parlé ou presque.
Il n’y a pas longtemps je me souviens avoir écrit que ce que j’aimais le plus comme roman « de l’aventure, de l’aventure et encore de l’aventure »
Point d’aventure dans ce livre et donc, comme lecteur, je suis frustré, ce qui n’a pas été le cas avec un autre bouquin épistolaire, « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » qui m’avait littéralement emballé. L'aventure n'est pas forcément faite de risques et de périls, mais doit comporter de l'imprévu ou du surprenant.
J’ai bien écrit comme lecteur, car comme socio-anthropo-ethnologue raté, j’ai pris un certain plaisir aux différences sociales et de tempéraments entre l’américaine Hélène Hanff et les « so british » membres de la librairie Marks and Co.
L’échange de lettres, entre 1949 et 1969, nous fait aussi un intéressant tableau des sociétés anglaises et américaines, et de leurs évolutions pendant les 20 années qui ont suivi la fin de la dernière guerre mondiale. Souvenirs! Souvenirs! Évolution que j’ai subie dans mon pays d’origine sans m’en rendre compte; c’est un des avantages de l’enfance.
Peu de lecteurs connaissent encore les restrictions qu’on subit les Européens à cette époque.
Petite anecdote perso : Il y a très, très longtemps, disons à l’époque de ce bouquin ce qui vous donne à peu près mon âge et je n’en dirai pas plus, j’ai travaillé avec un patron qui offrait aux secrétaires et aux standardistes, des bas de nylon américains, pour simplement connaître ce que ses clients pensaient. ( Je me souviens encore de vous, M. Gueule-en-or)
Eh oui! C’était au siècle dernier. Eh oui! Il y avait encore des secrétaires et des standardistes. Eh oui! Les femmes portaient des bas de nylon, (pas ces vulgaires collants) et même des bas à couture, couture qu’il fallait aligner bien droite à l’arrière de la jambe. Et devinez, à part son utilisation première, à quoi servaient les vernis à ongle ? (Le premier ou la première, de moins de 40 ans, qui trouve aura un petit cadeau, mais va falloir dévoiler votre âge)
Eh non! N’exagérez pas, ce n’était pas au Moyen-âge, c'était ...hier!
En conclusion, ce n’est donc pas un de mes livres cultes mais je l’ai trouvé intéressant et parfois amusant.
Ce qui est moins drôle; je pense à tous ces auteurs, dont parle Hélène Hanff, auteurs que je vais devoir lire pour être moins inculte, moi qui aimais bien me vautrer dans mon inculture avec délices.
Jean Yanne disait à cette époque : « Quand j’entend le mot « culture » je sors mon transistor »
PS pour les tout jeunes :
Transistor = premier appareil radio portatif (juste radio)
Jean Yanne (1933-2003) : humoriste caustique, animateur de radio, devenu bon comédien à la fin de sa vie.