Un petit coup de cœur.
Je suis dans les névroses, les obsessions, les maladies mentales et toutes ces sortes de choses. Un psy s.v.p.
Après Foenkinos et la collectionnite, de Vigan et la folie voici Le Callet et les phobies.
Grosse différence : celui-là fut, a contrario, un coup de cœur.
L’histoire commence à l’arrivée d’une petite fille
martyrisée dans le Centre, ‘’ni bien grande, ni bien grosse, ni en très bon état.’’ Ne
supportant aucun contact, refusant toute nourriture, atteinte de photophobie et d’agoraphobie et d’autres phobies comme celle des hélicoptères*.
*Hélicophobie ? Non c'est pour les hélices. Alors ? Hélicoptèrophobie ?
Au début, on ne sait ni où ni quand. Seul, un petit renseignement au début, ‘’avant les évènements’’, laisse supposer que nous sommes dans le futur et puis au fur et à mesure de la lecture, le lieu et la date se précisent, le monde se matérialise.*
* Si j'étais culturé, je dirais que c'est une dystopie.
Le monde est partagé en deux : ‘’intra muros’’ et ‘’la zone’’. Le premier est un monde protégé, soigné, contrôlé, vérifié, un ‘’Big Brother’’ à la George Orwell mâtiné de ‘’Fahrenheit 451’’ à la Ray Bradbury.
‘’La Zone’’ est un capharnaüm, un bidonville, un endroit où plus on s’éloigne de ’’l’intra Muros’’, moins il y a de protections, un ''squat'' géant.
C’est Lila qui raconte son histoire et son évolution depuis son arrivée à l’âge de 6 ans jusqu’à son départ à 18 ans et son intégration dans le monde ''normal''. Elle surprend immédiatement ses contrôleurs par une intelligence supérieure à la moyenne avec ‘’une mémoire stupéfiante, et des performances étonnantes en calcul mental.’’
Pendant ces 12 années passées au Centre, Lila va apprendre à faire semblant. Faire semblant d’oublier sa mère à qui on l’a arrachée, faire semblant de manger la nourriture du Centre alors que ce qu’elle préfère ce sont les boîtes pour chats*, faire semblant de supporter les contacts.
Elle va faire des rencontres, certaines traumatisantes, d’autres qui vont améliorer son état comme celles de Mr Kauffmann qui lui apportera des livres, et de Fernand, qui va lui faire rencontrer son épouse, ex patiente du Centre, et Pacha, un abyssin arc-en-ciel qui change de couleurs.
* (Histoire vraie) J'ai connu une personne qui aimait les boîtes pour chien.
Dans ce monde, on trouve des chimères, des robots et des organismes modifiés génétiquement comme Pacha.*
* Oui ! c'est de la SF
À sa majorité, elle va sortir du Centre et travailler à la Bibliothèque ce qui lui permettra de chercher des informations sur sa mère.
Car les seules motivations de Lila K. pour tout supporter, (elle a choisi ce nom de famille en hommage à M. Kauffmann, mort après avoir été renvoyé du centre), étaient de retrouver sa mère et de comprendre ce qui s’était passé.
Je ne vous en dirai pas plus mais n’oubliez pas, la Commission vous regarde. La caméra est cachée derrière le miroir, vos urines sont analysées tous les jours, vos achats sont contrôlés, vous devez respecter les lois, les diktats et les conseils sinon…
Sinon, il ne vous restera que ‘’la zone’’ et surtout l’ESPOIR.
Si vous voulex savoir ce qu'en ont penser Cachou, Keisha, Liliba, Melo ou Aifelle,
clique
z sur leur nom.
PS : Une société où les livres sont bannis, car considérés pathogènes, a raison. Ils amènent parfois des idées révolutionnaires.
PPS : Vous ai-je dit que j'avais aimé ?
La ballade de Lila K. de Blandine Le Callet, Livre de poche, 355 pages, 2012, Prix des lecteurs 2012
*ouais ** bon *** très bon **** j'aime
par Le Papou
Le bémol du Papou : J'aurai préféré une description plus complète de ce monde et des précisions sur ''les évènements'' qui
l'ont créé.