Ce roman a été l’un des plus difficiles, un des plus durs, un des plus violents que j’ai lu depuis très longtemps et,
Le plus difficile à chroniquer.
Je vais vous faire un aveu.
Je commence certaines de mes chroniques bien avant d’avoir fini le livre. Je la modifie ensuite et j’essaie, à la tout fin, de l’améliorer ; j’élague, je coupe, je change un mot, je ponctue, j’inverse une phrase, j’élimine un paragraphe, je rajoute mes impressions globales et quand je la mets en ligne, la plupart du temps, j’en suis rarement satisfait.
Quand j’ai entendu parler de ce livre de Jospeh Boyden et après la très belle chronique de Madame Bellesahi, je le voulais.
Il suffit de mentionner une tribu, un clan pour que mes quelques synapses m’envoient immédiatement un sentiment d’appropriation.
Ce roman de Josepy Boyden décrit les horreurs, dans les tranchées de 14-18, vues par un indien Cree encore imprégné de sa culture et de sa langue et aussi, l’évolution de cette nation au contact de l’homme blanc.
Naskia, une vieille indienne attend le meilleur ami de son neveu, décédé à la guerre, et voit débarqué du train, à sa place, celui qu’elle croyait mort, amputé d’une jambe.
Elle va le ramener, en canoë, vers leur territoire de chasse et ce voyage va durer trois jours.
Trois jours pendant lesquels, Xavier le soldat amputé, drogué à la morphine, à moitié mort, à moitié fou, va continuer à survivre dans un état semi-comateux.
Trois jours durant lesquels il revit ses aventures avec son ami Elijah, depuis les territoires du nord du Canada jusqu’à la boue des tranchées. Ces combats atroces, ces boucheries immondes, cette violence au-delà des limites du supportable vont faire de ces deux chasseurs, des héros, l’un par goût, l’autre par amitié.
Trois jours pendant lesquels sa tante va essayer de le sauver de la mort en lui racontant sa vie sauvage depuis la mort de son père, dans une prison des Blancs, alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Ainsi s’intercalent les pensées sanglantes et morbides du jeune homme et les récits des difficultés d’une vie libre dans une nature qui peut être aussi violente que merveilleuse.
Est-ce un coup de cœur ? Autrement dit, est-ce qu’un roman aussi violent peut être un coup de cœur ?
La réponse négative n’a rien à voir avec la violence, la crasse, la pourriture, les poux, les assassinats, les têtes explosées et les tripes étalées.
La fin heureuse m’a déçu, quand je vous dis que je suis un homme de contradiction.
Un roman incontournable pour ceux qui en sont capables.
*ouais ** bon *** très bon **** j'aime
par Le Papou