Nous voici enfin arrivés dans le hameau, devenu le lieu de nos séjours en France.
Certes, il arrive, sur demande de ma Dame, que nous nous retrouvions en d’autres lieux pour socialiser ou visiter la famille, mais ce petit hameau, accroché au flanc d’une colline et situé entre 2 groupes d’habitations qui forment la commune, reste notre endroit principal de séjour.
Pour information, si vous voulez visiter des amis ou autres le dimanche, n’oubliez jamais d’avoir acheté votre cadeau la veille. Je suis capable de me pointer les mains dans les poches, mais pas ma Douce qui trouverait indécent de ne pas avoir des fleurs, ou de la boisson, de préférence du Champagne ou des pâtisseries à offrir à la maîtresse de maison.
Le dimanche, dans la province profonde, , tout est fermé et nous avons bien roulé 2 bonnes heures avant de trouver de quoi satisfaire la bienséance de Madame.
Pour revenir au hameau, vers l’Ouest, le village principal, comprend une boulangerie, un bistrot qui inclut une petite épicerie, une petite usine en pleine transformation, un monument au mort et une école malheureusement fermée depuis très longtemps avec toujours les inscriptions « filles » et « garçons » sur les deux frontons. Vers l’Est, quelques masures entourent le « château » et une église très ancienne ainsi que le cimetière ou reposent quelques membres de ma famille paternelle. Tout autour des lieux-dit aux appellations aussi anciennes que le village, la Gaulie, le Rondelet, Jean-fiervre, le Pontet , le Mirand etc…
Le hameau comprend une vingtaine d’habitations, je me suis promis de les compter un jour et je ne l’ai encore jamais fait, dont un quart sont habitées par des autochtones, trois par des grands-bretons, deux par des hollandais, trois appartiennent à des retraités venus ou revenus y passer le reste de leur vie, et quatre servent d’habitations secondaires à des propriétaires plus ou moins lointains, dont nous faisons partie, il en reste quatre, deux louées et deux ou l’on ne voit jamais personne.
Nous avons choisi d’y venir à des moments différents et avons ainsi pu apprécier :
En mars ou avril, toutes les fleurs qui s’épanouissent et nous font oublier ces mois encore neigeux au Québec.
En juin, les cerises quand il en reste après le passage des merles qui semblent les trouver exquises.
En juillet ou août, la belle saison estivale et la visite de nos petits-enfants.
En septembre, les figues de notre figuier, les noisettes du noisetier et souvent une belle arrière-saison.
En octobre, les noix de nos noyers.
Et tout le temps pour boire le pinot et apprécier la chaleur de ses habitants.
Chaque année il nous faut choisir quand nous allons y passer deux ou trois mois et c’est assez compliqué car il faut aussi tenir compte des anniversaires au Québec (avril, août et septembre), ceux de France (mars, avril, mai et septembre) et de nos visiteurs d’un côté ou de l’autre.
Ainsi, par obligation pour des travaux prévus depuis un an, nous sommes venus, pour la première fois cette année en avril, et avons admiré une haie de « machin » japonais, recouverte de fleurs rouge intense, haie que je hais et voulais ratiboiser à chaque voyage car elle pousse inconsidérément et produit des épines longues comme mon petit doigt.
En conclusion, il ne faut rien détruire sans savoir, les épines peuvent cacher des roses et les horreurs japonaises des haies magnifiquement fleuries.
Il faut bien reconnaÎtre que ma Dame a raison quand elle prétend qu’entre le moment ou je décide de faire un travail et celui ou je le commence, il peut s’écouler plusieurs années, cela peut être utile, bien que je n’aie aucun autre exemple à vous donner.