En Angleterre, après plusieurs années de famine, la
pluie incessante de l’hiver 1348 détruit le peu de cultures restantes tandis que la peste noire se propage rapidement.
Dans la première partie du livre, Camelot, le narrateur borgne et âgé, qui vend sur les foires de fausses saintes-reliques fait la renconttre,de plusieurs personnages qui vont, en dépit de ses réticences, continuer leurs voyages avec lui.
Deux musiciens italiens, un conteur infirme, une très jeune voyante, un peintre et sa compagne enceinte, une servante vont cheminer plusieurs mois avec notre raconteur dans la carriole d’un magicien atrabilaire. Tous dissimulent leurs passés par peur de quelque chose ou de quelqu'un.
Dans un pays affamé et pestiféré, où les superstitions foisonnent, où l’église brûlent les sorcières et pourchassent ceux qui ont fauté ou blasphémé, où les juifs sont accusés d’être responsables des maladies et des disparitions d’enfants, où les infirmes sont maltraités, où les soldats tuent et pillent sous n’importe quel prétexte, nos compagnons vont voyager avec la mort.
D’abord Plaisance, la servante est retrouvée pendue, le cou brisé, et puis Jofre le plus jeune musicien est égorgé et émasculé.
Et, chaque nuit, les hurlements d’un loup perturbent leurs sommeils.
Dans cette allégorie sur la culpabilité et les remords, la magie est essentielle et sert de déclencheur pour provoquer les aveux et sanctionner sans pitié les menteurs.
Leur peur va obliger les pèlerins à dévoiler ou à confesser leurs fautes ou leurs véritables conditions et quatre d’entre eux vont le payer de leur vie. Camelot est le seul à comprendre qu'ils vont tous mourir, l'un après l'autre, si l'auteur de la magie qui les traque n'est pas supprimé. Mais qui est-ce ?
Dans ce monde où la mort peut survenir à tout moment, la compassion et la miséricorde n'ont pas leur place.
Et Camelot, quel secret cache-t-il ? C’est le dernier coup de théâtre et pas le moindre. Si, en cours de lecture, on a pu deviner la face cachée de certains des personnages, Camelot reste jusqu'au dernier chapitre une énigme qui nous explose en plein visage.
Puis … la sorcellerie revient frapper à sa porte.
Et le style du roman, me demandez-vous* ? Honnêtement, pris par l’histoire et pressé de tourner les pages, je n'y ai pas fait attention ce qui suppose qu'il doit être bon.
* Je vous entends.
Un roman captivant qu'on ne lâche plus.
''La compagnie des menteurs'' de Karen Maitland, Sonatine, 571 pages, Thriller historique.
*ouais ** bon *** très bon **** j'aime
Le bémol du Papou : J’ai vaguement noté quelques petites erreurs dans le déroulement de l’action mais, pris par celle-ci, je ne suis pas revenu en arrière pour les vérifier. Existent-elles seulement ?