Je ne suis pas un fan inconditionnel des
États-Unis mais l’anti-américanisme primaire me fait monter la pression.
Je suis peut-être naïf, fleur bleue, rose pompon mais je n’arrive pas à admettre qu’une bande joyeuse de psychopathes inconscients ait pu imaginer, préparer et exécuter des attentats terroristes tuant des milliers de compatriotes et des membres de leurs familles pour obtenir des contrats faramineux ou assurer la réélection de leurs candidats politiques.
Plus insidieux et, de ce fait, plus acceptable, serait que ces psycho-inconscients n'auraient pas tenu compte d’informations sur des groupes de terroristes, souhaitant une action brutale pour en utiliser les conséquences à des fins lucratives, financières ou politiques. L’attentat du World Trade Center les aurait juste emmerdé par son importance mais aurait encore mieux servi leurs intérêts.
C’est la trame sous-jacente du roman de Larry Beinhart.
L’idée est excellente, le roman plein de rebondissements, de tueries, d’amours contrariés, d’idées pas très catholiques et d’autres qui le sont beaucoup trop dans la perspective ‘’ultra-conservatrice’’.
La genèse de ce genre d’histoires est simple et a été utilisée de nombreuses fois. Vous prévoyez un héros, pas trop bête, pas trop moche et vous le faites tomber dans un piège où tout le monde essaie de le tuer. Vous multipliez les situations de plus en plus critiques, puis au moment où tout semble perdu, vous lui trouvez une petite aide*, puis une autre jusqu’au final héroïque où les méchants sont punis et la vérité sort du néant. (Des fois elle sort du puits (cliché) ou par accident.
Ça marche à tous les coups. J’ai lu les 456 pages d’une police minuscule en 3 jours.
Je vous fais le résumé. D’un côté David, le bibliothécaire, engagé par un riche magnat proche de sa fin terrestre pour mettre de l’ordre dans ses papiers et ses souvenirs et de l’autre un quadrumvirat (pourquoi pas! On dit bien triumvirat, mais là, ils sont 4) d’hommes de pouvoir qui veulent continuer à l’exercer en faisant réélire leur candidat à la présidence.
Ils utilisent des hommes de main appartenant officiellement à la ‘’sécurité du territoire’’ pour effectuer toutes sortes de malversations, de chantages, de meurtres et d’attentats
Le plus triste dans cette histoire est qu’il n’y a aucune raison pour que le bibliothécaire devienne l’ennemi public no 1. Il ne sait rien, mieux, il ne comprend rien et surtout pas pourquoi une cible lui a été collée dans le dos,
aucune raison, sinon l’obsession maladive du secret pour les conspirateurs.
Je suis d'accord sur l'idée de base du bouquin, d'accord pour que des profiteurs sautent en marche dans le train des conséquences des attentats comme celui du W.T.C. pour en tirer un maximum de fric, d'accord pour admettre que les magouilles politiques, pour faire élire tel ou tel candidat, soient monnaie courante, d'accord pour penser que l'ultranationalisme, l'ultrareligieux, le racisme, et l'antiféminisme sont des moteurs qui polluent la démocratie...
En fait je suis donc grossièrement d'accord sur toutes les idées de ce livre. J'ajouterai cette citation trouvée dans ''Madame Socrate'' de Gérald Messadié:
''Je veux seulement te dire qu’il faut se garder d’idéaliser la démocratie, car elle est féconde en injustice et des injustices d’autant plus graves qu’elles se parent des apparences de la justice.''
Mais je préfère encore les injustices de la démocratie à la certitude raisonnée des autocrates et des fous de Dieu.
Le Baudet nous a donné son avis là.
* Féminine et jolie de préférence.
*ouais ** bon *** très bon **** j'aime
par Le Papou
Les bémols du Papou :
Tout au long des aventures de David, le bibliothécaire, je me suis posé une question : Comment cet ectoplasme non violent pouvait devenir aussi extraordinaire pour échapper à des membres de la justice américaine bénéficiant du soutien de toutes les polices ?
Un bibliothécaire, même pas un ancien des forces spéciales ou des commandos, juste un rat de bibliothèques. D’accord les rats sont des animaux malins et rusés mais quand même…
Certains passages m'ont aussi dérouté. Le fait que les policiers de la sureté du territoire soient tous des psychopathes. Le massacre, sans aucune raison, de la jeune bibliothécaire.
Comme je dis souvent : trop, c'est
comme ''pas assez'' !