Titre intrigant, séduisante première phrase et finalement excellent roman que je vous conseille.
Voilà ! J’ai donné ma conclusion et ''moin arêt là-même même, komm di boug la''.
Je blague, bavard comme je suis même avec les doigts, pensez-vous sérieusement que j'allais me contenter de deux lignes ?
Le roman se passe à deux époques séparées par plus de cinquante
années. La veuve Simon s’est installée dans un village vendéen. Elle a acheté une vieille ferme qu’elle a rénovée et ouvert un petit restaurant devenu fameux pour ses crêpes et ses
desserts.
Personne ne reconnait dans cette sexagénaire la petite Framboise dit Boise, qui a, en fait, racheter la ferme de son enfance.
On comprend que de funestes évènements, survenus pendant l’occupation allemande, ont chassé sa famille et qu'elle ne souhaite pas être reconnue.
Deux histoires parallèles et intercalées où la douceur angevine et la beauté de la Loire font contrepoint aux intrigues mesquines, à l'occupation militaire, à la haine infantile et à la violence latente.
D’un côté la vie d’une petite fille de neuf ans, pas très jolie, un peu sauvage, à la méchanceté infantile et en mal d’amour maternel, avecc Mirabelle sa mère, souvent malade, Cassis son frère ainé et Reine-Claude dit Reinette sa grande sœur.
Son grand but est de faire un vœu qui la rendra heureuse, en attrapant Génitrix le vieux brochet porteur de malheur.
De l’autre côté, les problèmes de la veuve Simon, génitrice de tout un verger*, victime d’un chantage du fils de Cassis et de sa femme. Elle sait ce qui s’est passé pendant l’occupation, elle est même peut-être la seule encore capable de tout expliquer, inconsciemment partagée entre son désir de tranquillité et son envie de tout raconter.
*mère de Pistache et Noisette, grand-mère de Prune et de Pêche.
Et puis, il y avait eu Thomas et Paul. Et puis, il y a toujours Paul…
Et le rythme s’accélère, les deux histoires se rejoignent dans une fin surprenante qui nous livre enfin les réponses aux questions que nous nous sommes posées tout au long du roman.
L’excellente plume de Joanne Harris m’a donné envie d’aller me promener en Anjou, le long de ce fleuve capricieux qu’est la Loire.
Un coup de cœur pour Alex qui m’a donné envie de le lire et de manger les bugnes qu’elle a préparées loin de son blog au repos.
Les cinq quartiers de l'orange de Johanne Harris, La table ronde, 2002, 365
pages, Drame.
*ouais ** bon *** très bon **** j'aime
Le bémol du Papou : Encore un livre où l'amour maternel est presque inéxistant ou plus précisemment à du mal à s'extérioriser.