Si un livre me plait énormément, il ne dure pas la journée, s’il me plait moins, de deux jours à une semaine et s’il ne me plait pas, je ne le finis pas.
Je suis donc un très mauvais lecteur, même si je reconnais qu’il y a peu de livres que je n’ai pas terminés.
J’aime surtout les histoires que l’on peut raconter au coin du feu, et l’Histoire en général. Ce qui touche à l’ethnologie ou à la sociologie me fascine. J’ai moins d’atomes crochus avec les méandres compliqués des sentiments humains sauf s’ils sont accompagnés d’une histoire policière par exemple.
Conseillé par une connaissance, j’ai attaqué « La trilogie berlinoise » de Philip Kerr.
Réédition en 1 volume de trois romans policiers des années 80. J’ai, quand même, mis plus de 3 jours mais moins de 10, ce qui donne une idée de mon degré de satisfaction. (**)
Imaginez trois romans noirs dans le style américain des années 1930, écrits par un Écossais.( ?)
Les 2 premiers se passent en Allemagne juste avant la dernière grande guerre.
Tantôt détective privé, tantôt membre de la Kripo, la police criminelle, le héros, désabusé et écœuré par le nazisme, se trouve mêlé à des meurtres et doit naviguer entre les différentes factions qui, tout en mettant leur pays en coupe réglée, se disputent quelques miettes supplémentaires de pouvoir.
Berlin est l’un des personnages du roman, d’où le titre, mais avec peut-être un peu trop de détails sur les noms de quartiers et de rues.
Des personnages qui ont marqué cette période, Goebbels, Heinrich, Himmler sont impliqués avec Hitler en filigrane, la guerre en devenir, les massacres non seulement des juifs, mais aussi des allemands communistes, homosexuels ou chrétiens, des tziganes, et les camps de concentration fonctionnent déjà. Ainsi, le personnage principal se retrouve dans un de ces camps comme prisonnier afin de retrouver des documents pouvant mettre en péril certains hauts gradés.
Le dernier tome se situe en 1947, après la défaite, dans un pays complètement ruiné et contrôlé par les alliés, surtout par les Russes qui avec leur MVD et leurs soldats incontrôlés et incontrôlables remplacent les instances nazies et leurs SS. Marié mais trompé, blessé, ancien prisonnier et encore plus désabusé, le héros doit aider un ancien partenaire de la Kripo accusé d’avoir assassiné, à Vienne, un soldat américain. Mais qui lui fait la demande ? Un officier russe du MVD.
On y retrouve donc de l’ethnologie, de la sociologie, de l’Histoire, du dépaysement et des intrigues policières..
Certaines intrigues sont compliquées et parfois à la limite du vraisemblable, mais, dans ce monde ou la morale, l’empathie et la sociabilité sont en train de faire place à la haine, à l’insécurité et à la folie, rien n’est invraisemblable et tout peut arriver.