Parmi mes auteurs préférés de romans-policiers ‘’classiques’’, Petros Markaris a une place à part. Moins épicurien que le vénitien Brunetti ou le sicilien Montalbano, le commissaire Kostas Charitos me ramène à mes origines hellènes. Marié à une femme dont la culture populaire lui sert de garde-fou, il est l'heureux père d’une Katherina, devenue avocate, dont le mariage avec un jeune cardiologue débute le roman.
Dans cette Grèce financièrement exsangue où les banques sont honnies par la majorité de la population, l'ancien PDG d’une des plus grosses banques grecques d'investissements est retrouvé décapité dans son jardin..
Étant donné la situation générale du pays et la barbarie de l'assassinat, le chef de la section antiterroriste veut prendre en charge cette enquête, d'autant qu'une campagne d’affichage contre les banques semblent lui donner raison.
Pourtant la méthode utilisée laisse Charitos dubitatif, le terrorisme moderne utilise rarement l’épée pour arriver à ses fins préférant les bombes aveugles ou les armes automatiques.
Le directeur d’une banque anglaise puis un responsable hollandais d’une société de notation de crédit vont à leur tour perdre physiquement leur tête. Finalement, l’assassinat d’un encaisseur et la participation ‘’innocente’’ d’anciens athlètes de haut niveau vont entraîner Kostas vers un meurtrier et un mobile très proche des désirs avoués d'une grande partie de la population grecque.
Petros Markaris ne ménage pas ses concitoyens, et sa représentation de la société grecque actuelle a le mérite d’être objective. Une grande partie de la population souffre de la volonté de l'Europe d'assainir les finances de l’État. Mais il accuse, de cette situation malsaine, les décisions politiques prises depuis de nombreuses années : utiliser les versements et les prêts de l’Europe pour favoriser les électeurs et non créer des richesses nationales.
PS: Sur O.B.-Kkiwi, je n'arrive pas à mettre la photo en tête du texte ni à la réduire. Des idées quelqu'un ?
Liquidations à la grecque de Petros Markaris, Seuil, 327 pages, 2012, Policier
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Le bémol du Papou : J’ai eu du mal avec l’épée qui décapite d’un seul coup. Un sabre me paraissait plus efficace et encore tout le monde n’est pas samouraï. Mais quand la dernière victime perd sa tête au volant de sa voiture qui n’est pas un cabriolet, là, j’ai flippé : c’est impossible ! Dommage ! Mais ça ne retire rien à l’enquête et à la situation difficile de ce pays.