Les impression sur nos lectures passées sont parfois surprenantes voire inexactes et j'ai choisi ce nouveau roman d'Olafsdottir pour de bonnes et de mauvaises raisons*.
*Je ne suis pas tout-à-fait parfait.
a- Il était offert à ma bibliothèque, croyez-moi, c’est assez exceptionnel. Je vous en parlerai, peut-être une autre fois.
b- J’avais l’impression, à tort, que de nombreuses lectrices ne l’avaient pas aimé et je voulais savoir pourquoi.
c- Les souvenirs que m’avait laissés son précédent roman,''Rosa Candida'', étaient positifs. C'était inexact, mais pas complètement.*
*Comprenne qui peut, moi, je n'y arrive plus.
Après avoir terminé celui-ci, qui, autant l’écrire tout de suite, fut un coup de cœur*, j’ai relu mon billet sur le précédent. J’avais aimé l’écriture, le style, la poésie de Rosa Candida, mais l’histoire m’avait paru bien légère.
J’écrivais :
''Ce fut une agréable lecture, seulement j’ai du raté quelque chose et je ne sais pas quoi! ''
Avais-je vraiment raté quelque chose ?
*Encore un ! Décembre fut coronairement prolifique.
Ce sont des livres aux histoires globalement similaires pour ne pas dire identiques ; Un voyage, un enfant, une quête. Mais Audur Olafsdottir offre une écriture et un style que j’adore, avec de la précision dans l’imprécision, un brin de folie dans la sagesse et une touche d’humour dans la détresse.
Alors pourquoi ces réactions différentes ?
Autant le premier ressemblait à un conte de fées dans un monde sans aspérité, autant ‘’L’embellie’’ se passe dans le monde réel. Un monde gris et noir, sur les terres désertiques et basaltiques de l’Islande pendant un mois de novembre anormalement pluvieux.
L’héroïne est aussi la narratrice. Jeune femme aux yeux verts que je suppose assez jolie, grande et fine mais sans volonté propre, incapable de dire non que ce soit à un homme, une amie ou un enfant.
Parce que sa femme ne veut pas d'enfant et qu'il a l'impression de vivre avec un être loin de la réalité, son mari a décidé de la quitter. Sa seule amie, Audur, mère célibataire, enceinte de jumeaux qui doit être hospitalisée lui demande de s'occuper de Tumi, son fils de cinq ans, sourd et handicapé visuel.
‘’C’est à ce moment précis que m’effleure pour la première fois l’idée que je suis une femme au milieu d’un motif finement tissé d’émotions et de temps, que bien des choses qui se produisent simultanément ont de l’importance pour ma vie, que les évènements n’interviennent pas les uns après les autres, mais sur plusieurs plans simultanés de pensées, de rêves et de sentiments qu’il y a un instant au cœur de l’instant.’’
Grâce à un gain important à la loterie, Ils vont prendre la route vers le village où vivait sa grand-mère pour s'installer dans un chalet tout neuf.
Elle nous donne la justification de cette quête vers son passé: ‘’Ce qui compte le plus, c’est de ne pas regarder en arrière, de ne dormir qu’une fois dans chaque lit et de n’utiliser le rétroviseur que par obligation technique et non pour me mirer dedans. Alors, quand je reviendrai, je serai une personne nouvelle, changée…’’
Ce ‘’road movie’’ de cette femme et d’un jeune enfant étranger aurait pu être aussi léger que celui du jeune homme de Rosa Candida, mais d’autres personnages rendent cette aventure beaucoup plus forte et plus réelle ; les paysages islandais, sauvages et dangereux, et la pluie incessante d’un automne tardif.
Celles qui ont aimé : Cathulu, Canel, Clara, De Page en page, À propos de livres et Céleste.
Celles qui ont moins aimé : Papillon, Sharon, Liliba, Sandrine, Sylvie.
PS : Comme chez de nombreuses populations pauvres, l’entraide en Islande parait aller de soi.
L'embellie de Audur Ava Olafsdottir, Zulma, 416 pages, 2012, Roman
*ouais ** bon *** très bon **** j'aime
Le bémol du Papou : Pourquoi ‘’L’embellie’’ pour traduire le titres islandais ‘’Rigning i’ november*’’ ?
*Sans connaitre un seul mot d’Islandais, mais ça doit mentionner la pluie et novembre.