La civilisation Sami ne m'est pas complètement inconnue sauf que durant mes lointaines études on les nommait Lapons.
Si je connais un peu la civilisation du renne*, j'avais honnêtement un peu (beaucoup) oublié mes visites au Musée de l'Homme**. Ce roman policier ne m'a rien appris de nouveau.
* appelé caribou au Québec
**Mon musée préféré à l'poque
Bon ! Il fait froid en Laponie, la toundra est quasi désertique, la civilisation Sami est en train de disparaitre.
Finalement, pas grand chose de nouveau sous le soleil de minuit.
Par contre, je fus étonné de la situation géopolitique de la région. Un territoire partagé entre la Suède, la Norvège et la Finlande* avec une "Police du renne" composée des trois nationalités et une juridiction sans frontières.
* et un peu la Russie mais elle n'est pas impliquée.
Le premier chapitre se passe en 1693, un Sami est poursuivi par une meute de chiens et d'hommes menés par un pasteur et cache un objet avant d'être rejoint.
De nos jours Klemet Nango, un Sami proche de la retraite, fait partie de la patrouille "p9" de cette police spécialisée avec sa jeune partenaire Nina Nansen, nouvellement arrivée des lointaines régions du sud*.
*Tout est relatif.
Leur rôle principal est d'éviter les heurts entre éleveurs. Ils se rendent chez Mattis dont les rennes se sont glissés au milieu d'un autre troupeau.
Pendant ce temps, au musée de Kautokeino, un ancien tambour sami a été volé. Si on sait qu'après leur destruction par les pasteurs protestants, il en reste, dans le monde entier, moins d'une centaine et qu'à l'exclusion de celui-là aucun de ces symboles religieux ne se trouve sur le territoire Lapon, ce vol est rapidement considéré comme une insulte par la population.
Puis Mattis est assassiné et ses oreilles ont disparu. Elles seront retrouvées au village, l'une après l'autre, tailladées comme les marques utilisées pour les rennes.
Ce roman policier part dans tous les sens mais en douceur*, avec les manifestations des Sami, les actions du pasteur et de ses ouailles contre un éventuel renouveau de la religion des autochtones, dont le tambour est un des symboles, les actions racistes de certains norvégiens ou suédois dont l'adjoint du chef de police, les actes pédophiles d'un géologue français, les suites d'une expédition de Paul-Émile Victor des années 30, une affaire de viol de la même époque, des trafics en tout genre avec des camionneurs peu scrupuleux, une vieille carte au trésor, la soif de l'or, les magouilles politiques et le désir du pouvoir.
*Il fait trop froid pour une excitation frénétique
Et il y a aussi Aslak, le dernier lapon, craint de tout le monde, qui refuse le modernisme, n'a pas de scooter des neiges et s'occupe encore des ses bêtes à l'ancienne en parcourant ses terres sur des skis.
Tout tourne autour du tambour disparu.
Quand Klemet et Nina le retrouvent, ils devront faire traduire les symboles et trouvé le message qu'en 1693* un chaman Sami leur a envoyé à travers les siècles.
Un bon polar nordique écrit par un français et chroniqué par de nombreux blogs (cliquez sur le nom) : Keisha, Cathe, Dasola, Sylvie,
Aifelle, Kathel, Alex, Véronique, Topinambulle et Yv
Le dernier lapon d'Olivier Truc, Points, 2013, 571pages, Policier
*ouais ** bon *** très bon **** j'aime
Le bémol du Papou : Nina, la belle Nina, la blonde Nina vit avec un vilain secret qui la dérange et qui ne nous est pas dévoilé. Y aurait-il une suite envisagée ? C'est fatiguant de ne pas savoir !