J’ai lisé* « Allumer le chat »
*Liser : lire avec une liseuse (dictionnaire : Le Petit Papou moderne)
Il y a des auteures* et des auteurs que j’aime. Barbara Constantine en fait partie.
*Surtout des * avec e*.
Dans ses bouquins, il y a toujours un enfant. Cette fois-ci il se nomme Rémi, même pas 6 ans, au visage couvert d’eczéma, le fils de Josette à qui Raymond, son père, ne parle plus depuis huit ans.
Généralement on y trouve une bonne personne. La douce Mine, la mère de Josette, la grand-mère de Rémi et l’épouse de Raymond qui réussit à le convaincre de soigner leur petit-fils.
Bien sur, on rencontre aussi quelques vilains comme Martial, le père de Rémi, qui préfère batifoler avec Édith, la "meilleure amie" de Josette, ou Robert le père d’Édith qui n’est pas son vrai père, qui ne le sait pas, et aurait causé le suicide de sa femme, vraie mère d’Édith, elle.
De nombreux personnages pittoresques s'agitent aux alentours. Pierrot le croque-mort qui photographie artistiquement ses clients, Momo le fossoyeur braconnier, Geneviève la femme de ménage et son tolard inconnu, Marie-Rose qui veut écrire un livre de recettes "sauvages" comme "Le pâté de rats", Monique qui traduit des polars américains, qui a quitté sa famille avec son cadet Jack, 10 ans et alcoolique. D'autres encore que j'ai dû notebooker* au fur et à mesure pour m'en souvenir.
*Notebooker : prendre des notes sur une liseuse (le Petit Papou moderne)
Et puis il y a les évènements qui bousculent le traintrain des familles. Martial qui décède après avoir télescoper un cerf, et Robert le Stupide, qui se tue en essayant un piège à cambrioleurs. Les retrouvailles d’Édith et de Josette qui, après la mort de leur mari et amant, se trouvent des affinités sexuelles.
Il y a surtout un énorme secret qui se dévoile au fur et à mesure de notre lecture.
Même si j’ai passé un excellent moment, je n’ai pas éprouvé le même bonheur qu’avec « Tom petit Tom tout petit homme Tom », où je mentionnais déjà la simplicité de l’écriture, et surtout avec « Et puis Paulette… », auquel j’avais accordé un petit .
« Allumer le chat » étant le premier roman édité de l'auteure, l’histoire de Tom son quatrième et celle de Paulette son cinquième, il y a donc une progression qui, si elle n’est pas garante de l’avenir, me rend impatiemment curieux de son prochain.
En attendant il me reste « A Mélie, sans mélo » et « Voisins, voisines et Jules le chat », les numéros deux et trois.
Chat ! J'oubliais Le Chat ! Il y a toujours un chat... ou deux. Dans celui-ci, chez Raymond et Mine, vit Bastos, le chat philosophe, que Raymond voulait "allumer" car il avait l'impression qu'il se foutait de sa gueule, ce qui, d'ailleurs, n'était pas faux. Puis survient Riton qui, comme son nom ne l'indique pas, est une chatte. Ce n'est jamais facile de déterminer le sexe d'un chaton*.
*J'en sais quelque chose. Hein Grisette, devenue Grisou.
Les histoires de Barbara Constantine sont simples mais pas banales. Certains auteurs, à force de vouloir en mettre plus que les autres, plus long, plus gros, plus sanglant, plus sexuel, plus qu’hier et moins que demain, oublient que la simplicité est une force. Barbara Constantine c’est cela, ajoutée à un joli talent de conteuse. On est dans la vie ordinaire où les gens parlent comme des gens ordinaires et non comme des académiciens. On est d’ailleurs loin d’une écriture verdâââtre avec chapeaux emplumés et épées damassées. Je m'y sens confortable.
Mango en a parlé, Khatel aussi et Papillon, et Leiloona.
Allumer le chat de Barbara Constantine, Calmann-Lévy, 2006, 261 pages, Roman.
*ouais ** bon *** très bon **** j'aime
Le bémol du Papou : Comme mentionné plus haut, un langage ordinaire me plait mais, il doit toujours être ...compréhensible, sans trop d'efforts pour le lecteur.