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Un livre vit grâce à la recommandation passionnée qu’en fait un lecteur à un autre.

Henry Miller

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Nouvautés dans ma PAL

Le dernier homme de Margaret Atwood

13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 13:22

ancetres.jpgJe ne suis pas doué en mathématiques, mais j’aime les listes et les calculs stupides. Un jour je me suis mis à calculer le nombre de mes ancêtres en comptant 3 générations par siècle et je suis arrivé au nombre pharamineux de 1 000 000 000  oui 1 milliard en l’an mille après J.C. ce qui faisait 32 milliards sous Charlemagne.

J’ai vraiment eu l’impression de passer pour un fou quand j’en ai parlé autour de moi.

Il est vrai que mes conclusions, à savoir que vu le nombre d’habitants sur notre belle planète bleue, nous étions tous apparentés, aussi bien les Mongols que les Zoulous, pouvaient paraître complètement farfelues.

Je suis en voyage au bout de la terre et les deux gros livres que j’ai emmené dans mes bagages, poids maximum oblige, étant finis, je fouille dans la bibliothèque des livres oubliés par les clients de l’hôtel et je tombe sur ce document de près de 400 pages. Suffisamment gros et suffisamment moins facile à lire qu’un bon roman pour terminer mon voyage.

En le feuilletant, je lis en page 9 « Vous avez 2 parents et 4 grands-parents, ces 4 grands-parents en avaient eux-même 4 qui en avaient autant. Vous avez compris le nombre de vos ancêtres double à chaque génération… et plus de seize mille milliards d’ancêtres contemporains de Charlemagne. Autrement dit, vous aviez plus d’ancêtres que la terre ne portait d’habitations.»

Imaginez ma surprise et ma satisfaction de voir que mes conclusions sont identiques à celles d’un généalogiste reconnu.

Outre cette joie purement égoïste, ce livre nous apprend un tas de choses sur notre passé. Tout d’abord que, même si nous sommes apparentés, il y a peu de chance pour que nous soyons des descendants d’un roi, de Ramsès II ou de César. La cause en est le faible pourcentage de ces dirigeants par rapport à la population totale, par contre il n’est pas impossible que nous ayons dans nos ancêtres un homme d’église.

Ce document nous donne aussi l’étymologie de certains noms de lieu, l’origine des noms de famille, et de certains mots ou expressions actuels.

Ainsi nous apprenons pourquoi dit-on : « coq de village », « tenir le haut du pavé » ou « tombé dans le ruisseau » et pourquoi les métiers comme notaire, cordonnier, épicier, charcutier etc. ont-ils été nommés ainsi.

Le boucher était un « saigner » ou « massacrier » qui ne vendait que de la viande de bouc ou de chèvre et les menuisiers fabriquaient des objets en petit bois, contrairement aux charpentiers, d’où leur nom initial de « menusiers »

Pourquoi dit-on des fours banaux et des évènements banals, le tout venant de « ban » mot qu’on retrouve dans notre « publication des bans » ou dans « arrière-ban »

On nommait banalités, issues du même mot,  les fours, moulins et pressoirs que l’on utilisait en commun d’où l’évolution de l’adjectif : banal devenant commun.

Des milliers d’informations sur notre langue et son évolution à travers les siècles, sur la vie de nos ancêtres depuis le moyen-âge jusqu’à nos jours, sur les relations entre les diverses classes de la société à travers les époques, la création des villes, la quasi-disparition des sociétés agricoles et  de leurs patois.

Ainsi ai-je appris que beaucoup de noms de famille originellement connus comme prénoms, c’est mon cas, ne venaient pas forcément d’un enfant abandonné mais pour la plupart d’un ancêtre prénommé ainsi et dont le prénom était devenu le nom de cette famille et que de nombreux noms de famille sont des prénoms cachés tels Durand, Naudin, Garnier, Guérin etc.

Un petit bijou pour ceux qui s’intéressent à notre langue et à la sociologie dans l’histoire, une trouvaille accidentelle qui continue à me réjouir.

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 00:13

« Jru.jpge suis venu au monde pendant l’offensive du Têt, aux premiers jours de la nouvelle année du singe, lorsque les longues chaînes de pétards accrochées devant les maisons explosaient en polyphonie avec le son des mitraillettes. »

Ainsi commence le petit livre de Kim Thuy, qui n’est pas un roman mais une suite de chroniques et de souvenirs d’une émigrée vietnamienne depuis sa fuite avec ses parents sur un bateau pourri, à l’âge de 10 ans, jusqu’à aujourd’hui ou mère de deux garçons dont l’un est autiste, elle est devenue cette vraie adulte québécoise d'origine asiatique.

Il n’y a pas de chronologie mais cela n’est pas gênant, j’ai quand même cherché un fil conducteur et tout ce que j’ai trouvé c’est qu'un  souvenir en entraîne un autre, qui s’est passé longtemps à l’avance ou beaucoup plus tard, et puis un autre qui nous présente un nouveau personnage, lequel nous emmène vers un autre lieu. Ainsi de souvenirs en souvenirs, on se promène du Vietnam, en Malaisie et au Canada.

On y rencontre de nombreux personnages. Son père, ses frères et sœurs, ses nombreux oncles, ses tantes encore plus nombeuses, des étrangers qui deviennent des amisde passage, ses deux fils, sa cousine Sao Mai, et puis d'autres étrangers qui lui apprennent à vivre dans son nouveau pays, Marie-France l’institutrice, Jeanne la fée, Johanne, l’ange, sa première amie.

Surtout il y a la mère, cette mère qui revient tout au long du livre, fille aisée d’un préfet qui n’avait jamais travaillé et qui va apprendre à ses enfants comment survivre, sévère et même dure parfois, jusqu’à mettre sa fille dans une école de cadets militaires anglophones pour qu’elle apprenne l’anglais plus rapidement. 

Kim Thuy va retourner au Vietnam pour y travailler et ce séjour apporte de nouvelles chroniques qui se retrouvent en parallèle avec ses souvenirs d’enfance.

Quand elle parle de son père, elle écrit : « Mon père, lui, n’a pas eu à se réinventer. Il est de ceux qui vivent dans l’instant, sans attachement au passé. Il savoure chaque instant de son présent comme s’il était toujours le meilleur et le seul, sans le comparer, sans le mesurer. C’est pourquoi il inspirait toujours le plus grand, le plus beau bonheur, qu’il fût sur les marches d’un hôtel avec une vadrouille dans les mains ou assis dans une limousine en réunion stratégique avec son ministre. »

Toutes ces années elle sera plutôt une ombre qui passe au milieu des problèmes, des lieux inhabitables où logent et souffrent plusieurs familles, des tinettes remplis d’excréments, une ombre qui n’a pas de volonté propre, qui laisse sa cousine parler à sa place, qui souhaite devenir médecin parce que son amie veut l’être.

Et puis petit à petit on se rend compte qu’adulte elle est devenue comme son père. Elle inspire le bonheur malgré son passé et son fils autiste.

J’ai lu son petit livre d’une seule traite et alors qu’à chaque page on se retrouve dans des lieux infects ou dans des situations malsaines j’ai eu l’impression après l’avoir refermé qu'elle nous avait donné un hymne au bonheur.

Le droit au bonheur est un dû que l’on se doit d’aller arracher et elle nous le confirme avec ce proverbe vietnamien que lui répétait souvent sa mère :

« La vie est un combat où la tristesse entraîne la défaite. » 

Voilà un livre à conserver sur sa table de nuit et quand vous vous sentirez tristes, moroses, pas biens dans votre peau et même dépréssifs, ouvrez-le au hasard, les mots de cette jeune femme vous diront que vos problèmes ne sont rien à côté de ceux qui souffrent vraiment et que demain le bonheur sera là.

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 16:51
tony1

J’avais envie de relire cet auteur et de me replonger dans ce monde qui m’est complètement étranger et que j’ai adoré dès les premières pages.

On ne peut pas ne pas être complètement  dépaysé. Ces romans policiers se passent en général sur la réserve des Navajo, située dans la région des « four corners » où se rejoignent quatre États soit, l’Utah, le Colorado, l’Arizona et le Nouveau Mexique.

Dans leur civilisation, les relations familiales, le mode de vie, la manière de penser, la religion, la langue nous sont complètement étrangers. Les paysages, la faune et la flore sont différents de ce que nous connaissons.

Déjà intéressé par les civilisations amérindiennes, plus particulièrement par les habitants du Canada et des grandes plaines, Tony Hillerman m’a amené à approfondir mes connaissances sur les Navajo, leur religion et leurs légendes.

Une courte présentation nous donne quelques exemples de la complexité de leur langue ce qui me rappelle que pendant la dernière guerre mondiale, les Américains, pour éviter d’être compris par les Japonais, utilisaient des opérateurs radio Navajo qui s’échangeaient des messages dans leur langue,

Je me sens facilement transporté dans ces régions arides et peu peuplées au point de rêver de m’y rendre un jour.

 

 « Chee suivit la vieille route cahoteuse, dépassa une pompe d’extraction silencieuse, plongea dans la pierraille désolée de Gothic Creek puis en ressortit pour se retrouver sur une étendue plane parsemée de sauge et de genévriers nains. »

 «    -Deux enfants super, dit Leaphorn, Ils prennent le car ? Jusqu’où ?

Crownpoint, répondit Madame Luna

Wow! fit Chee. Moi, j’avais un  car de ramassage scolaire qui parcourait une quarantaine de kilomètres et j’avais l’impression que ça durait une éternité.

Environ cent trente kilomètres dans chaque sens, précisa Luna. Ça leur fait une journée d’une longueur infernale. Mais c’est l’école la plus proche. »


Voici un enterrement typique navajo, celui de la femme de Joe Leaphorn. Les Navajo traditionnels ont peur de la mort et des morts qui peuvent revenir hanter les vivants (chindit). Ils ne prononcent plus leurs noms et n’aiment pas avoir un contact physique avec eux.

« Ils avaient emmené le corps là où habitait sa mère, près du bâtiment administratif tribal de Blue Gap, au bord de Black Mesa. Sous l’abri de broussailles, sa vieille tante l’avait lavée, avait peignée ses cheveux, l’avait revêtue de sa plus belle jupe de velours bleu, lui avait passé son vieux collier squashblossom* , lui avait mis ses bagues et l’avait enveloppée dans une couverture.

Ainsi dans le hogan*, il avait regardé. Ses frères l’avaient alors soulevée, avaient posé son corps à l’arrière de leur camion et s’étaient éloignés sur la piste menant aux falaises. Environ une heure plus tard ils étaient revenus sans elle et avaient pris leur bain de vapeur purificateur. Lui, il ne savait pas, et ne saurait jamais, où ils l’avaient laissée. »

Qu'en est-il de ce roman ?

Eleanor Friedman-Bernal, une anthropologue réputée, spécialiste des céramiques et poteries anasazi* a disparu depuis plusieurs semaines. D'après ces collègues, ces derniers temps, la jeune femme s'était intéressée à un type de poterie bien particulier, qu'elle pense pouvoir attribuer à une seule artiste. Le travail de la chercheuse permettrait d'apporter des informations cruciales sur la disparition, mille ans plus tôt, de la civilisation Anasazi. Disparition subite, pour laquelle les anthropologues n'ont toujours pas d'explication satisfaisante.

Il n'en faut pas plus pour réveiller la curiosité et l'intérêt du légendaire Joe Leaphorn, chef de la police tribale, proche de la retraite, qui vient de perdre son épouse.

Jim Chee policier et futur Hatathali, sorte de guérisseur qui soigne par des cérémonies chantées pour ramener l’harmonie (hozro) chez le malade, doit retrouver un camion et une tracto-pelle, engin souvent utilisé par les pilleurs de sites.

Les pistes suivies par les deux policiers vont se croiser et ils devront s’unir pour résoudre un certain nombre de meurtres.


Il m’est arrivé de reprendre un livre et d’être déçu, jamais avec cet auteur, malheureusement décédé en 2008. Il n’y aura donc pas d’ajouts à cette série et c’est bien dommage.

Mais il suffit d’en ouvrir un pour replonger dans ce monde si particulier, rouler sur ces chemins poussiéreux qui parcourent les terres arides et rencontrer les membres du Dineh, bons ou mauvais, heureux ou malheureux, riches ou pauvres, une peuple vrai et une réelle civilisation.


  • Squashblossom : Bijou en argent et pierres précieuses souvent des turquoises.
  • Hogan : Habitation traditionnelle des Navajos, ronde, l’ouverture face à l’est pour le soleil levant
  • Anasazi : Civilisation amérindienne, disparue autour de 1300 A.C.
  • Dineh : Nom que se donne les Navajo
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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 18:17
Rankin4.jpg

C’est le dernier Rankin de ma PAL, enfin je crois, et à première vue cette enquête semble se passer avant les deux dernières que j’ai lu.

A la lecture des premiers chapitres, une réflexion amusante m’a taraudé l’esprit : Depuis plusieurs années, aucun des polars, que j’ai lu, sauf  Kathy Reichs dans « mortelles décisions » qui nous entraînait dans le milieu des motards criminalisés, ne se passaient dans le monde interlope, le milieu, les truands, les bandits, appelez-les comme vous voulez. C’est d’autant plus surprenant qu’ils devraient quand même être le pain quotidien de ces messieurs de la police.

Les tueurs en série sont à la mode ainsi que les meurtres causés par des familiers pour les motifs habituels que sont la jalousie, l’argent et la vengeance.

Il est vrai, aussi, que la majorité des assassinats sont causés par un familier ou une connaissance.

Dans « Le carnet noir » Rebus, qui a des problèmes avec sa petite amie, Patience, récupère son frère, sorti de prison et l’installe dans son appartement, déjà loué à des étudiants. Mis à la porte par Patience, chez qui il vivait, il s’installe, à son tour,  dans le salon, sur le sofa, seul endroit qui lui reste pour dormir.

La direction de la police demande à Rebus d’aider les services des Fraudes qui essaient de coincer une bande de malfaiteurs spécialisés dans la protection et les prêts usuraires.

Un des assistants de Rebus est assommé à l’arrière d’un restaurant ce qui amène Rebus à s’intéressé à une affaire vieille de cinq ans, l’incendie qui a détruit l’hôtel Central, dans lequel fut trouvé un cadavre tué par balles et toujours pas identifié,.

Le frère de Rebus, est enlevé dans leur appartement et retrouvé, vivant mais pendu par les pieds sous un pont. Rebus pense à une menace dirigée contre lui et acquiert un revolver auprès d’un de ses contacts.

Sur une dénonciation anonyme, Rebus doit remettre l’arme à ses chefs puis est suspendu quand on s’aperçoit que l’arme est celle qui a tué l’inconnu de  l’hôtel Central.

Entre temps l’un des propriétaires du restaurant ou le policier a été assommé est retrouvé asphyxié au gaz dans sa cuisine puis profondément brûlé lorsque le gaz explose.

Aidé par sa partenaire Siobban (prononcé Shivan) Clarke, Rebus va réussir à résoudre l’énigme de l’hôtel Central mais devra trouver un moyen de le prouver et de faire mettre sous les verrous le chef de la bande d'usuriers.

L’énigme est pleine de rebondissements mais la fin m’a laissé un peu perplexe. Certes Rebus est un policier marginal mais je ne suis pas sur que la méthode utilisée pour régler cette affaire soit acceptable dans la déontologie de la justice et même de la police.
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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 15:25

Postulat: Je n’aime pas les recueils de nouvelles. Alors! pourquoi j’en lis ?

« Miss Pourquoi » dont le sens de la répartie est bien connue dirait « parce que !», et l’héritière me demanderait « En lis-tu ? » Avec une réponse négative, je vois déjà son petit sourire ironique. Donc je lis des nouvelles pour trois raisons : pour confirmer que je n’aime pas ça, pour ne pas répondre aux pourquoi et surtout pour éviter les sourires.

Ce petit livre est-il un recueil de nouvelles ? Ne serait-ce pas plutôt des souvenirs d’enfance, d’adAlice.jpgolescence et des réflexions sur la vie de l’auteur ? Il m’a fait penser aux « chroniques de l’asphalte » mais j’ai eu du mal à identifier la gêne que je ressentais en le lisant.

C’est triste souvent très sombre mais surtout c’est écrit par un adulte dans un style trop recherché lorsqu'il décrit ses souvenirs d’enfance.

Certes il y a du bon, du moins bon mais il y a aussi des petits bijoux tel:

« Le parc », l'histoire de quelqu’un qui aime se promener paresseusement dans un parc et qui déteste ces coureurs qui piétinent plantes et pelouse et ne prennent pas le temps d’admirer :

« Chaque angle, chaque carré d’ombre ou de lumière, chaque disposition d’arbres et de fleurs y avait précisément été pensé pour le plaisir d’une lente et distraite déambulation…. »

Et puis un jour il se lance derrière l’un de ces individus et depuis il n’arrête plus de courir.

Ou dans « Splendlove », Alice, la plus vieille des trois femmes, la grand-mère, a enfin rencontré l’homme de sa vie lors d’un séjour à l’hôpital. Personne ne l’a vu à part elle et chaque soir il entre par la fenêtre du 13ème étage.

Chaque lecteur choisira les textes qu’ils préfèrent.

On y retrouve certains problèmes qui ont pu gênés notre enfance, et plus tard, perturbé notre adolescence et nos relations d’adultes.

Reste Alice, si vous avec reçu de l’amour d’une grand-mère, forte en gueule et en taloches et qui vous faisait peur, celle qui vous faisait boire du sang, qui vous emmenait à l’église, qui montrait une dent en or gênante, qui vous menaçait de vous montrer ses fesses toutes noires, qui vous mettait en scène, celle qui vous faisait conserver une clef comme un petit trésor, celle enfin qui vous promettait de venir vous tirer les orteils quand elle serait morte, vous la retrouverez tout au long du livre.

« Elle s’appelait Alice. C’était l’une des trois femmes de la maison. On disait que c’était la grand-mère, mais à cet âge, je ne faisais pas vraiment la différence entre les trois femmes de la maison. Alice était avant tout l’une des trois femmes de la maison, la plus âgée peut-être, oui certainement la plus âgée, sans plus »

Un dernier titre, peut-être le moins sombre, presque comique si on y pense : « un plaisir vraiment »

Oui!, il y a des petits bijoux mais finalement j’ai souvent eu l’impression de voyager au sein  d’une dépression  parfois légère parfois profonde.
A déguster à petites doses comme un excellent alcool.
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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 16:20

Nesbo1Harry Hole est le grand frère (par la taille) norvégien,bien que plus jeune, de l’inspecteur écossais Rebus. Mal de vivre, alcoolisme latent, problèmes avec la hiérarchie, peu de chose les sépare si ce n’est la violence latente de Hole qu’il a parfois du mal à contrôler.

Leurs aventures pourraient se passer dans un même endroit, triste, dépressif et froid. Selon la perception qu’en donne les deux auteurs, Edinburgh et Oslo sont des villes qui se ressemblent et dont la grisaille du ciel se confond avec la couleur sombre et cafardeuse des immeubles.

« Harry descendit de voiture sous une averse berguénoise aux allures de gonorrhée tristement dégoulinante, dont on dit qu’elle commence un après-midi de septembre et se termine un après-midi de mars. »

« Le sauveur » est l’histoire d’une chasse à l’homme entre l’inspecteur Harry Hole et un tueur mercenaire, croate.

Elle débute pendant une rencontre de l’organisation de l’Armée du Salut, une jeune fille de 15 ans est agressée.

A Paris un homme est abattu chez lui par un tueur croate, dont on ne connaît pas les motivations, mais dont on apprend qu’il doit ensuite se rendre en Norvège.

A Oslo, Harry Hole, 193 cm de solitude, perd son mentor et chef de la police, qui l’a protégé lors de ses incartades passées.

Un bénévole de l’armée du salut est abattu d’une balle dans la tête, en pleine rue devant une foule importante,

Petit à petit on apprend que le tueur est surnommé en Croatie «  le Petit Sauveur » car, enfant, il faisait sauter les chars serbes avec des mines. Il est, ensuite, devenu tueur pour venger ses amis dénoncés, et assassinés par les Serbes.

Abusé par la ressemblance entre deux frères, il s’est trompé de cible. Dans un Oslo où sévit un froid polaire, sans appui, sans argent, frigorifié, le tueur va essayer de terminer son contrat.

Qui a fait appel à ce tueur et pourquoi ?

Au fur et à mesure que l’enquête avance, un certain nombre de commanditaires potentiels apparaissent ?

Plusieurs officiers de l’armée du salut, gênés par la candidature de la cible, Jon, à un poste important, un mari jaloux, des réfugiés croates dont la fille a été engrossée, l’ex petit-ami de la fiancée de Jon.

Comme toujours chez Nesbo, Harry Hole est personnellement impliqué dans son enquête et comme toujours l’un de ses proches va mourir. Après deux de ses maîtresses et sa partenaire préférée, cette fois-ci c’est un autre partenaire qui est tué par le Croate.

C’est touffu, rempli de personnages maladroits, psychiquement instables, cachant leur véritable personnalité si bien qu’à la moitié du livre tout le monde, sauf peut-être Harry Hole, et encore, est un suspect potentiel.

J’ai parfois du mal au-delà de deux chapitres, j’ai envie d’arrêter, et puis comme un vilain bouton que l’on gratte, je reprends le livre pour deux autres chapitres.

C’est comme ça depuis « L’homme chauve-souris » le premier roman que j’ai lu de Nesbo, qui après lecture devait être le dernier, « les cafards » et « rouge-gorge » ont suivi, un vilain bouton je vous dis, mais je dois aimer me gratter.

« Il y avait quelque chose dehors, qui le pourchassait, qui pouvait le sentir et le reconnaître. Il retint son souffle. Et ce fut alors qu’il s’en rendit compte : ce quelque chose qui le cherchait n’était pas dehors. Ce n’était pas l’écho de sa propre respiration qu’il entendait. C’était dedans. »

 

"Le sauveur" de Jo Nesbo

Editions Folio-Policier

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 18:13

Le titre m’a attiré l’œil car il me rappelait le film de 1969 avec Jane Fonda

Il ne s’agit ni d’un concours de danse, ni d’un abattoir, et aucun équidé n’apparaît dans ce petit livre.


Édité en 1997 et réédité en 2002, j'ai eu l'impression de lire un essai basé sur ces deux dernières années.

L’auteur nous fait part de ses idées sur le futur de notre société libérale et surtout sur les changements dramatiques qui ont commencé à modifier complètement les paysages économiques et qui vont s’accentuer dans les années à venir.

Ces idées font peur et font écho aux questions que je me pose régulièrement en écoutant le peu d’informations que nous transmettent les médias, NOS élus politiques et les dirigeants patronaux, sans parler des mensonges éhontés qu’ils nous servent avec l’assurance que leur donne le pouvoir de n’être jamais confrontés.

Hier encore, j’écoutais le patron de Total nous dire que la principale volonté d’une compagnie responsable était le bien-être de ses employés. On ferme une raffinerie en France, on en ouvre une à Dubaï, et c’est bien sur, pour le bien-être des employés de Total, mais il n'a pas précisé desquels il parlait.

Voici quelques passages du prologue de Pierre Desjardins:

« Pendant que des travailleurs…exclus, s’activent…à trouver des emplois qui manifestement n’existent déjà plus… les dirigeants économiques, eux, s’activent…. à faire fructifier leurs valeurs financières, à rationaliser, à restructurer, à licencier et à négocier un actif qu’ils revendront aussitôt…., sans aucun égard pour des milliers de gens qui en vivent ou en dépendent.

Beaucoup de gens ont tout intérêt à ce qu’actuellement notre attention se porte, non pas sur le véritable malaise qui ronge nos sociétés, mais uniquement sur ses symptômes les plus apparents. Car pour eux…chaque jour ainsi gagné sur une éventuelle prise de conscience de la population, se traduit par des profits dont ils sont les seuls à pouvoir apprécier le plaisir et l’étendue.

Le chômeur isolé dans sa détresse n’est qu’un écran de fumée pour nous empêcher de voir le désastre social…qui nous englobera tous. Brandissant sans cesse l’espoir de jours meilleurs, le système économique camoufle la situation réelle. »

(Aidé par le système politique oserai-je ajouter)

« Les entreprises qui prospèrent le plus …sont souvent celles qui ont éliminé le plus d’emplois. »

Après son prologue le livre de Pierre Desjardins se scinde en deux parties, tout d'abord il nous présentate la décomposition de l’actuel monde  du travail et en deuxième partie il nous donne des solutions possibles si les pouvoirs politiques se décident à imposer des règles strictes aux dirigeants économiques.

(Mais les politiques n’ont-ils pas sauvé les banques, il n’y a pas si longtemps, pour qu’ensuite certaines d'entre elles recommencent leurs actions malveillantes)

Les conclusions ne sont pas roses, déjà en 1997 un autre auteur, Edgar Morin, écrivait :

« La situation est logiquement désespérée, plus le changement devient nécessaire plus il doit être radical et multidimensionnel…plus nos systèmes économiques le rendent impossible. »

« Une économie mondiale livrée au seul jeu des marchés ne peut que nous mener tout droit à la catastrophe. » Ajoute Desjardins.

Je vous laisse le soin de les découvrir vous-même mais je peux vous dire que je me sens embarrassé du monde que nous allons laisser aux générations futures.

Pierre Desjardins s’annonce comme un professeur de philosophie et je n’ai pas trouvé d’informations plus précises. Ses opinions, publiées dans divers journaux, sont très éclectiques et vont du sapin de Noël au Père Noël lui-même, du hockey à la politique intérieure ou étrangère.

On achève bien les chevaux : essai sur la décomposition sociale issue du libéralisme économique
Pierre Desjardins
Réédition collection Bristol,
2002,
Première édition : 1997
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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 18:00

Un autre aveu, Michael Connelly est un de mes auteurs de polar préférés et Harry Bosch, un de mes héros favoris. J’en ai d’autres. Je ne vous ai pas encore parlé sérieusement de l’auteur qui m’a entraîné dans le policier sociologique, une autre fois peut-être.

Moi qui aime les prénoms sortant de l’ordinaire, Avec Harry qui se prénomme en fait Hyéronimus je suis gâté, pourquoi ne l’ai-je pas donné à l’héritier ? Ah! Oui, je n’étais pas tout seul à choisir.

Mais avouez que Hyéronimus à un autre impact dans la vie que Jean ou Jacques.

Ce héros possède tous les défauts qui me plaisent; tête de cochon, têtu, incontrôlable par sa hiérarchie et fidèle en amitié (ça doit pouvoir être un défaut)

  Appelé Connelly1.jpgsur le site d’un règlement de compte, un homme, à genoux, a été abattu de 2 balles à l'arrière de la tête, il se retrouve presque immédiatement confronté au FBI et à Rachel, une ancienne petite amie. Le travail de la victime impliquant la manipulation de produits sensibles, un département du FBI, chargé des recherches sur le terrorisme, a été averti dès que son nom est apparu sur le site de la police de Los Angeles (LAPD)

Harry se rend à l’adresse de la victime et y retrouve la femme de celui-ci, nue et ligotée sur le lit.

Elle a été attaquée par deux hommes cagoulés qui lui ont demandé des informations sur son mari, pris des photos d’elle sur le lit, utilisé son ordinateur et volé leur arme et sa voiture.

Il s’avère que le mort, victime d’un chantage, a volé des doses de césium radioactif pour sauver sa femme mais a quand même été abattu.

Bien entendu, malgré les promesses faîtes des deux côtés, la police et le FBI commencent à se cacher des informations. Pour Harry, la priorité est de trouver le ou les assassins, pour FBI elle est de trouver le césium avant que des terroristes en fassent une bombe sale. 

Ce n’est pas le meilleur roman de Michael Connelly et je suis resté un peu sur ma faim.

La solution est plutôt tirée par les cheveux et le chapitre, soi-disant rajouté, n’apporte rien à l’histoire si ce n’est pour tenter de réconcilier Rachel et Harry, c’est à dire, le FBI et le LAPD.

Il reste que Michel Connelly se lit bien et puis Harry Bosch est bon et même meilleur que tout le FBI réuni.  

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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 16:43

Une enquête de l’inspecteur Rebus

L’éditeur de cette collection (livre de poche-policiers) utilise du papier recyclable de couleur bistre avec une encre peu contrastée. Je suis pour l’écologie et la non-déforestation mais encore faut-il qu’une intention louable ne soit pas annulé par l’obligation d’augmenter le flux de lumière.


Rankin2.jpg

Philippa Balfour dite Flip, jeune fille de banquier, disparaît entre son appartement et le café ou elle avait rendez-vous avec des amis. Son petit ami, avec qui elle aurait rompu est le premier soupçonné.

On retrouve, sur un terrain appartenant à sa famille, un cercueil miniature contenant une poupée.

Rebus, lors de recherches ultérieures, fait la connaissance de Jean, conservatrice d’un musée qui possède un certain nombre de cercueils identiques datant su 19è siècle. Un médecin légiste, à la retraite, raconte une drôle d’histoire sur ces cercueils et sur un de ses confrères de l’époque, Lovel et se propose de l’aider dans son enquête.

Il retrouve aussi plusieurs cercueils moins anciens, qui semblent se rattacher à des personnes décédées par accident et lui laisse entrevoir l’action possible d’un tueur en série.

De son côté, Siobban trouve que Flip, sans qu’aucun de ses amis ne semble au courant, jouait à un jeu de rôle par énigmes et réussit à prendre contact avec le maître du jeu, Quizmaster, qui refuse de la rencontrer mais accepte qu’elle entre dans ce jeu.

Flip est retrouvée, assassinée, dans un marais dont le nom se retrouve dans les énigmes du Quizmaster.

Claire, descendante de Lovel, amie d’enfance de Flip dont le père, client de la banque Balfour, ruiné par de mauvais investissements, s’est suicidé et le directeur de cette banque, qui aurait eu une liaison avec Flip, ne semblent pas dire toute la vérité sur leurs relations avec la victime.

Les recherches se dispersent dans plusieurs directions, ce qui doit être très souvent le cas au début d'une enquête pour crime majeur. Elle devient de plus en plus complexe et la solution semble difficile à concevoir. Est-ce un crime familial, passionnel, de vengeance ou celui d’un tueur en série ?

Siobban, Jean et Rebus auront beaucoup de mal a déroulé le bon fil de cet écheveau de possibilités.


La ville d’Edimbourg, toujours très présente dans cette série, décrite plutôt glauque, sombre et  venteuse, ne donne pas envie de la visiter. Mais est-ce la vision du désabusé Rebus ou celle de l’auteur Rankin ?


On perçoit que Rankin, en dehors des enquêtes, nous emmènent vers une étude sociologique de la police écossaise. Les relations de travail ou personnelles entre policiers, avec leur hiérarchie ou les journalistes, les ambitions, les animosités ou les amitiés prennent une part trop importante dans ses romans et pourraient faire une saga séparée des enquêtes de l’inspecteur Rebus.
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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 17:14
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Anne Perry a sa place dans mes auteurs préférés de romans policiers, ethnologiques ou sociologiques. Je pense avoir lu la totalité de la série des Thomas Pitt, et « Scandale et Calomnie » doit être mon cinquième ou sixième de la série des Monk.

Ce roman se passe au sein de la noblesse d’un petit État germanique alors qu’un courant politique se propage, dans cette région de l'Europe, pour que la multitude de royaumes, de principautés et d’états envisagent de se regrouper en un seul pays.


Lors d’une partie de chasse, l’ancien prétendant au trône, Friederich, qui a abdiqué au profit de son frère, Waldo, pour épouser la femme qu’il aime et qui n’était pas la bienvenue à la cour de son royaume, décède à la suite d’une chute de cheval.

La comtesse Zorah Rostova accuse Gisela , la femme de Friederich, de l’avoir assassiné, et demande à Oliver Rathbone de la défendre de l’accusation de calomnie qui pèse sur elle.

Cette accusation ne repose que sur une intuition, la comtesse n’ayant aucune preuve pour étayer ses accusations et pourtant l’avocat, subjugué par la personnalité de la comtesse, va accepter cette cause.

Il demande à Monk de l’aider à trouver des preuves en se mêlant au milieu des proches de l’héritier avec l’aide d’un ami de la comtesse.

De son côté, Esther Latterly, trouve, grâce à Lady Callandra Daviot, une place de garde malade dans une famille noble du même État.


Quelles raisons auraient eu Gisela de tuer son mari, fou amoureux d’elle ?

A-t-il vraiment été assassiné et si oui ne serait-ce pas plutôt un assassinat politique ?

Pourquoi Gisela n'est-elle pas acceptée par les dirigeants de son pays ?


L’héritier, Waldo, est en faveur du rapprochement de tous les États germaniques alors que Friederich était contre. Il aurait pu être rappelé sur le trône par les opposants à l’unification.

Tous les intervenants affirment que Friederich aurait imposé sa femme pour accepter de régner. Gisela, qui espérait toujours devenir reine, n’avait donc aucune raison de faire disparaître son mari.


Avec Anne Perry, nous continuons à nous promener au milieu d’un univers, où les femmes ont peu d’influence et les hommes peu de culture. Mais c’est son premier roman ou la société victorienne n’est pas à l’avant-scène si ce n’est dans le déroulement de sa justice pendant le procès.

L’enquête de Monk l’entraîne à Venise, occupée par les austro-hongrois et dont la population très méditerranéenne attise sa curiosité. Il se rendra ensuite dans la principauté d’où sont originaires les principaux intervenants de ce scandale. Malheureusement il n'apportera rien de concluant à Oliver Rathbone.


Le déroulement du procès est admirablement construit et la solution finale sera dévoilée à la toute fin grâce à une idée d’Hester.

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